À Paris, la location d’une résidence principale ne peut excéder 120 jours par an, sous peine de sanctions. Certaines communes imposent l’enregistrement préalable du logement, tandis que d’autres exigent une autorisation de changement d’usage dès la première mise en location. Plusieurs plateformes de réservation transmettent désormais automatiquement les revenus générés aux services fiscaux.
Des propriétaires ignorent encore que l’assurance habitation classique ne couvre pas toujours les incidents survenus durant une location de courte durée. Les revenus tirés de cette activité, même occasionnelle, doivent systématiquement être déclarés à l’administration fiscale.
Location occasionnelle : de quoi parle-t-on vraiment ?
La location occasionnelle consiste à proposer un logement, ou une partie de celui-ci, pour une période limitée à des voyageurs ou des locataires de passage. Cette formule englobe aussi bien la résidence principale que la résidence secondaire, à condition de respecter les limitations calendaires prévues par la loi. À Paris, comme dans d’autres grandes villes, la barre est fixée à 120 jours par an pour une résidence principale.
Ce mode de location recouvre plusieurs pratiques : location saisonnière, meublé de tourisme ou chambre chez l’habitant. En pratique, il s’agit le plus souvent d’une location meublée, diffusée via des plateformes spécialisées ou par des annonces directes. Que l’on propose une chambre, un studio ou un appartement entier, le bien doit rester affecté à l’usage d’habitation, et le contrat doit clairement limiter la durée, sans reconduction tacite.
Le fonctionnement de la location occasionnelle s’appuie sur un contrat écrit, même pour quelques nuits. Ce document doit mentionner la nature meublée du logement, la période de location et les conditions de séjour. Certaines formules, comme la chambre d’hôtes, incluent des prestations complémentaires (petit-déjeuner, linge, ménage). Autre point clé : respecter la destination des locaux. Dans plusieurs villes, une autorisation de changement d’usage s’impose pour louer un logement à une clientèle touristique.
Voici les principales formes que peut prendre la location occasionnelle :
- Location saisonnière : location d’un logement meublé pour quelques jours ou semaines.
- Meublé de tourisme : logement destiné à une clientèle de passage, loué à la journée, à la semaine ou au mois.
- Chambre chez l’habitant : une ou plusieurs chambres louées dans l’habitation principale du propriétaire.
La flexibilité de la location occasionnelle séduit de nombreux particuliers, mais elle impose de s’assurer que le contrat de location occasionnelle et l’affectation du bien respectent la réglementation sous peine de litiges ou d’amendes.
Quelles règles s’appliquent aux propriétaires qui veulent louer leur logement ?
Les propriétaires qui souhaitent louer ponctuellement leur bien doivent composer avec un cadre réglementaire précis. La première distinction à faire concerne la résidence principale et la résidence secondaire. Pour la résidence principale, la durée de location ne doit jamais dépasser 120 jours par an, conformément au décret du 31 juillet 2015. Quant aux résidences secondaires, la règle dépend de la commune : à Paris, Lyon ou Bordeaux par exemple, une autorisation préalable de changement d’usage est impérative, sous peine de lourdes sanctions.
Dans de nombreuses villes, une déclaration en mairie est obligatoire avant toute mise en ligne. Un numéro d’enregistrement doit alors figurer sur chaque annonce publiée. Ce dispositif permet de vérifier le respect du plafond de 120 jours et de limiter la transformation d’appartements en meublés de tourisme.
Avant toute location, il faut également fournir plusieurs diagnostics techniques : électricité, gaz, diagnostic de performance énergétique… Ces pièces doivent être annexées au contrat de location occasionnelle. Sur le plan fiscal, les loyers perçus entrent dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Selon la situation, le propriétaire optera pour le régime micro-BIC (avec abattement forfaitaire) ou le régime réel. Si la location devient régulière, il faut demander un numéro SIRET, et s’acquitter de la CFE (cotisation foncière des entreprises).
Les principales obligations à respecter sont les suivantes :
- Déclaration en mairie : exigée dans de nombreuses communes.
- Respect du plafond de 120 jours pour la résidence principale.
- Autorisation de changement d’usage pour la résidence secondaire.
- Diagnostics techniques à remettre au locataire.
- Déclaration fiscale sous le régime BIC.
Les démarches incontournables pour louer en toute légalité
Avant de proposer son logement en location occasionnelle, il faut suivre un parcours administratif rigoureux. Première étape : déclarer le logement en mairie, particulièrement dans les grandes villes où cette formalité est systématique. Cette démarche, désormais largement dématérialisée, aboutit à l’obtention d’un numéro d’enregistrement à mentionner sur toute annonce publiée via des plateformes telles qu’Airbnb, Abritel ou Roomlala. Ce numéro unique permet de contrôler le respect du plafond légal de 120 jours pour une résidence principale.
Ensuite, il convient de constituer un dossier solide pour le locataire. Fournissez les diagnostics techniques : performance énergétique, état des installations électriques et gaz, risques naturels, présence éventuelle d’amiante ou de plomb. Ces documents garantissent la transparence et protègent en cas de différend.
Dans certaines villes, une autorisation préalable de changement d’usage est nécessaire pour louer un logement en tant que meublé de tourisme. Paris, Lyon, Bordeaux et d’autres agglomérations surveillent de près l’application de cette règle. Louer sans cette autorisation expose à des amendes notables.
Côté contrat, il est vivement recommandé de rédiger un contrat de location occasionnelle adapté : bail mobilité, bail meublé ou contrat saisonnier. Ce document doit préciser la durée du séjour, le montant du loyer, le dépôt de garantie, une description détaillée du logement et les modalités de l’état des lieux. Précision d’importance : les revenus tirés de la location sont à déclarer à l’administration fiscale dans la catégorie des BIC, même pour une activité de courte durée.
Conseils pratiques pour éviter les pièges courants de la location occasionnelle
La location occasionnelle n’est pas sans embûches si l’on néglige certains fondamentaux. Premier point : respecter les critères de décence. Le logement doit offrir au moins 9 m², une hauteur sous plafond de 2,20 m minimum, des sanitaires opérationnels et un chauffage en bon état. À défaut, le contrat risque d’être requalifié et le propriétaire contraint de reloger le locataire.
Pour ceux qui louent en copropriété, il est impératif de vérifier le règlement : l’usage d’habitation ou la location meublée touristique doit y être autorisé. Un changement d’usage non validé est source de contentieux, notamment dans les grandes villes où la mairie surveille ces pratiques de près. Selon la formule choisie, location saisonnière, chambre chez l’habitant ou chambre d’hôtes, des règles spécifiques s’appliquent. Si vous louez votre résidence principale, il faut absolument respecter la limite de 120 jours par an, sous peine de se voir infliger une amende.
Un point à ne pas négliger : obtenir l’autorisation écrite du propriétaire si vous êtes locataire vous-même. Sans accord formel, le bail peut être résilié. Accordez aussi une attention particulière à l’état des lieux d’entrée et de sortie, qui limite les litiges sur les éventuelles dégradations.
Enfin, la question de l’assurance mérite une vigilance accrue. Il est préférable de souscrire une garantie spécifique à la location saisonnière : certaines compagnies proposent des options pensées pour les meublés touristiques. En cas de sinistre, la responsabilité du bailleur ou du locataire peut être engagée. Prévoir dès le départ une couverture adaptée sécurise votre activité, qu’il s’agisse de louer pour quelques jours ou d’accueillir des voyageurs en chambre d’hôtes.
La location occasionnelle n’est plus un terrain de jeu improvisé : elle suppose de la méthode et une vigilance constante. Entre exigences réglementaires, responsabilités civiles et déclarations fiscales, chaque détail compte. Louer en toute sérénité, c’est conjuguer souplesse et rigueur, sinon, la courte durée peut laisser de longues traces.


